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Une chose du quotidien : vérité et réconciliation

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Il ne fait aucun doute qu’Arwen Cooke porte son identité d’autochtone avec fierté et résilience.

« Cela comporte des difficultés, mais je n’ai jamais honte de qui je suis », dit Arwen.

Arwen Cooke, coprésidente du YAC, CMHO

Arwen, une étudiante en psychologie de 21 ans qui s'identifie comme bispirituelle, fait partie du clan des Loutres. Inspirés par leur oncle, infirmier itinérant qui soutenait souvent les communautés autochtones éloignées, ils rêvent de devenir médecins de famille en milieu rural. Grâce à ses récits, Arwen a pris conscience des problèmes de santé auxquels sont confrontées les familles autochtones lorsqu'elles cherchent des soins. Leurs propres difficultés à trouver du soutien pour leur anxiété ont approfondi cette prise de conscience et ont finalement conduit Arwen à militer. Elle est aujourd'hui coprésidente du comité d'action jeunesse de CMHO et porte-parole fière de The New Mentality.

« J’ai un grand cœur et mon principe directeur est le respect et la compassion », dit Arwen.

Réflexion sur la vérité et la réconciliation
Pour Arwen et sa famille, la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation est une occasion spéciale. Arwen est la première génération de sa famille à ne pas fréquenter l'école de jour et la troisième à être retirée d'un pensionnat.

Les externats furent l'un des premiers outils d'assimilation du gouvernement, avant la généralisation des pensionnats indiens à la fin du XIXe siècle. Bien que les élèves des externats rentraient chez eux le soir, ils étaient exposés aux mêmes sévices que ceux des pensionnats indiens.

Arwen a grandi en entendant de ses propres yeux comment ce système a façonné sa famille. Mais c'est l'expérience de son arrière-grand-mère au pensionnat qui a laissé la marque la plus profonde.

« La mémoire affaiblie de ma grand-mère aurait peut-être tenu plus longtemps si elle n'avait pas subi la violence des religieuses qui la punissaient parce qu'elle parlait la seule langue qu'elle connaissait. »

Alors que le Canada célèbre la Journée de la vérité et de la réconciliation le 30 septembre, Arwen rappelle que la plupart des 94 appels à l'action de la Commission de vérité et réconciliation demeurent inachevés. « Au-delà de mes propos personnels, la ressource la plus importante que je voudrais citer est ces 94 appels à l'action et le Centre national pour la vérité et la réconciliation. »

Expérience et santé mentale
Arwen parle ouvertement de l'impact du traumatisme intergénérationnel sur sa propre santé mentale. « On m'a donné une main qui m'a prédisposée à l'anxiété », explique-t-elle. Trouver un soutien professionnel était quasiment impossible.

Être compris par un professionnel en tant que jeune autochtone, c'était mission impossible. Et même si c'était possible, l'assurance maladie dont dépendent de nombreux Autochtones ne suffit pas pour plus de quelques séances. Après cela, il est probable que vous restiez sur une liste d'attente pendant des années.

En même temps, la culture d’Arwen les a maintenus ancrés – grâce à des enseignements sur l’expression émotionnelle saine, le soutien d’un large réseau familial et un lien profond avec la terre.

Au cours d'une grave crise de santé mentale, où Arwen pouvait sentir son cœur battre dans sa poitrine presque tous les jours, ils ont renoué avec leur identité de clan Otter à travers l'eau.

J'étais dehors tous les jours, que ce soit pour nager ou faire du kayak. Même en hiver, j'étais encore en eau libre. Ça m'a aidée, et il s'avère que mes aînés avaient raison de dire qu'ils allaient au grand air.

Pourtant, les soutiens ancrés dans la culture sont souvent les premiers à disparaître. « Des organismes de ma communauté dirigés par des Autochtones ont perdu leur financement. C’est frustrant, car nous savons que ces services fonctionnaient. Ils aidaient les gens à devenir sobres, leur enseignaient de nouvelles compétences et les aidaient à renforcer leurs communautés, mais sans financement, leurs portes se fermaient. »

Voix, systèmes et changement
Arwen croit qu’un changement significatif commence par plus d’inclusion, de sécurité et d’accessibilité.

« Il y a tellement de racisme dans le secteur de la santé mentale et dans le secteur de la santé, et il suffit d'une seule mauvaise expérience pour gagner la méfiance de quelqu'un. »

Ils soutiennent que c'est la raison pour laquelle de nombreux jeunes autochtones demeurent méfiants à l'égard des systèmes occidentaux. La solution, selon eux, réside dans l'harmonisation de la culture et des soins : embaucher davantage de praticiens autochtones, impliquer les aînés et les gardiens du savoir, et financer des services communautaires.

« Impliquez-vous dans les communautés, embauchez des praticiens et des jeunes autochtones, et faites vos recherches et vos lectures sur notre histoire. »

Une histoire, croit Arwen, qui est tout aussi pertinente dans le présent qu’elle l’était dans le passé.

Espoirs et avenirs
En tant qu’étudiante, Arwen trouve de l’espoir auprès de ses pairs, autochtones et non autochtones, qui sont désireux de comprendre et de créer des changements.

Nous avons cruellement besoin de plus d'Autochtones dans tous les domaines, notamment dans le domaine de la santé. Voir mes pairs si ouverts à l'apprentissage et si attachés à notre vision du monde me donne de l'espoir.

Pour Arwen, la vérité et la réconciliation ne sont pas une célébration d'un jour, mais un choix quotidien. Leur rêve est simple, mais profond : un Canada où les préjugés et le racisme n'existent plus; où chaque Canadien connaît l'histoire des pensionnats autochtones; et où les jeunes autochtones, et tous les enfants, peuvent poursuivre leurs objectifs sans entraves.

La véritable réconciliation n'est pas une question de reconnaissance ou de nécessité ; c'est une question de volonté. Il ne s'agit pas de mots, mais de créer un avenir où les enfants autochtones pourront s'épanouir sans que leur origine ethnique ne soit un obstacle ni une source de souffrance.

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